Greenpeace
interpelle six entreprises françaises pour faire libérer ses militants
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Publié le 08-11-2013 « Novethic »
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Alors que les 30 militants qui
protestaient contre l'exploitation pétrolière de l'Arctique sont toujours
derrière les barreaux, l'ONG demande à six grands groupes français ayant des
relations commerciales avec Gazprom d'influencer le géant du gaz russe afin
d'obtenir leur libération. Elle évoque pour cela leur adhésion au Pacte
Mondial des Nations Unies, qui invite à défendre, entre autres, les droits de
l'homme et la liberté d'expression et leurs engagements en matière de RSE.
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Les entreprises ont un rôle clef à
jouer dans la libération des 30 militants de Greenpeace toujours détenus en
Russie (lire aussi Arctique : Greenpeace en
prison, Gazprom a le champ libre). C’est en tout cas la conviction
de l’ONG, qui a adressé, mi-octobre, un courrier à six entreprises
françaises : GDF Suez, BNP Paribas, Renault, Total, Air Liquide et
Lazard Frères. Objectif : organiser une rencontre pour discuter d’une
intervention auprès de Gazprom afin d’accélérer la libération des membres
d’équipage de l’Arctic Sunrise. Si Greenpeace s’est adressée à ces
entreprises, c’est en raison de leurs relations commerciales importantes avec
le géant du gaz russe. GDF Suez en est le meilleur exemple : le groupe
français, principal partenaire de Gazprom en France, achète et distribue la
grande majorité du gaz russe importé dans l’Hexagone. Une partie du gaz
importé est même transformée par GDF en gaz liquéfié, puis livré vers la
Russie. Les deux entités sont également liées par des accords d’exploitation
et d’exploration de gisements, ou encore par un partenariat sur le projet de
gazoduc Northstream qui traverse le nord de l’Europe. Dans une moindre
mesure, les autres groupes approchés disposent eux aussi d’accords
commerciaux avec Gazprom : Total bénéficie de plusieurs partenariats
avec Gazprom en Russie, et a présenté, en septembre 2013, une nouvelle
proposition sur la manière de développer le champ gazier de Shtokman, dans l'Arctique. De même, Air
Liquide a récemment signé un protocole d’accord avec le groupe russe pour
l’exploitation du gisement d’hélium de Chayanda en Sibérie orientale.
« Les entreprises françaises
sous-estiment l’influence qu’elles peuvent avoir. Gazprom reste très attaché
au maintien de bonnes relations commerciales avec ses partenaires, notamment
en Europe de l’Ouest. Cela représente un bon levier d’influence », ajoute Frédéric
Amiel. Ce levier a d’ailleurs été activé par d’autres groupes étrangers, à
l’image du pétrolier ENI. Son directeur exécutif Paolo Scaroni, a écrit
au directeur général de Gazprom Alexey Miller : « En
tenant compte de votre stature, un appel à la clémence de votre part pourrait
bénéficier aux personnes emprisonnées et permettre à l’industrie énergétique
dans son ensemble d’avoir un dialogue plus constructif et transparent avec
tous les interlocuteurs ». Le Président finlandais de Shell, pour
sa part, a publiquement appelé à la libération de la militante finlandaise de
l’organisation environnementale. En s’adressant à BNP Paribas, Greenpeace
visait plutôt sa qualité d’actionnaire puisqu’il détient 0,06% du capital du
groupe russe et gère plusieurs millions d’euros d’obligation émises par
Gazprom.
Respect du Pacte Mondial
Pour Greenpeace, un engagement fort
de ces groupes est d’autant plus nécessaire qu’ils ont tous signé, à
l’exception d’Air Liquide, le Pacte Mondial des Nations
Unies. Le premier principe de ce pacte précise : « Le respect
des droits de l'homme ne relève pas seulement des gouvernements et des Etats
(…) Dans le cadre de leur engagement vis-à-vis du Pacte Mondial, les
entreprises ont l'obligation de faire respecter les droits de l'homme à la
fois sur leur lieu de travail et, plus largement, dans leur sphère
d'influence. » Le second principe de ce Pacte aborde la notion de
complicité de violations des droits de l’homme et indique : « Enfin,
il y a complicité silencieuse si, tout en ne contribuant pas directement à
des violations des droits de l'homme, en n'encourageant pas celle-ci, et tout
en ne bénéficiant pas de violations commises par d'autres, l'entreprise en
question reste muette face à des cas flagrants de violation des droits de
l'homme. »
Pour Frédéric Amiel, chargé de
campagne pour Greenpeace France, « cette affaire est l’occasion de
tester l’engagement de ces entreprises, qui rappellent leurs valeurs dans
chaque rapport annuel. Nous avons là un cas d’urgence pour vérifier leur
bonne foi ». Pour l’ONG, ces grandes entreprises sont en capacité de
faire respecter les droits internationaux. Greenpeace espère qu’elles useront
de leur pouvoir financier pour faire infléchir Gazprom, et donc son
actionnaire majoritaire l’Etat Russe. Ajoutée à la diplomatie classique
pilotée par le gouvernement français, cette pression commerciale pourrait
amener le Kremlin à assouplir sa position.
Pour l’heure, l’appel de Greenpeace
tarde à se faire entendre. Seul Total a répondu favorablement à la demande de
l’ONG, et une rencontre est prévue prochainement. En revanche, Air Liquide et
BNP Paribas ont fait savoir à Greenpeace qu’elles n’avaient aucune influence
sur cette affaire. Lazard Frères et GDF Suez ont indiqué réfléchir à une
rencontre, tandis que le courrier adressé à Renault est resté lettre morte.
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Published
on 08-11-2013 "Novethic"
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While 30 activists protesting against oil exploration in the Arctic
are still behind bars, the NGO asked six major French companies having
business relations with Gazprom to influence the Russian gas giant to obtain
their release. It
refers to that joining the UN Global Compact, which calls to defend, among
others, human rights and freedom of expression and their commitments to CSR.
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Businesses have a
key role to play in the release of 30 Greenpeace activists still detained in
Russia role (see also Arctic: Greenpeace in prison,
Gazprom has free field ). In any case, the
conviction of the NGO, which sent in mid-October, a letter to six French
companies GDF Suez, BNP Paribas, Renault, Total, Air Liquide and Lazard
Freres.
Objective: To
arrange a meeting to discuss a response from Gazprom to speed up the release
of the crew of the Arctic Sunrise members. If Greenpeace is
addressed to these companies is due to their important commercial relations
with the Russian gas giant. GDF Suez is the
best example of the French group, the main partner of Gazprom in France, buys
and distributes the vast majority of Russian gas imported into France. Part of imported
gas is even transformed by GDF liquefied gas, then shipped to Russia. The two entities
are bound by operating agreements and mining fields, or by a partnership of
the North Stream gas pipeline project across northern Europe. l'Arctique To a lesser
extent, other groups have approached them as trade agreements with Gazprom:
Total has several partnerships with Gazprom in Russia, presented in September
2013, a new proposal on how to develop the Shtokman gas field in the Arctic . Similarly, Air
Liquide has recently signed a Memorandum of Understanding with the Russian
group to operate the helium Chayanda field in Eastern Siberia.
"French
companies underestimate the influence they can have. Gazprom
remains very committed to maintaining good business relations with our
partners, including Western Europe. This
is a good lever of influence, "says Frédéric Amiel. This lever has
also been activated by other foreign groups, like the oil ENI. Its executive
director Paolo Scaroni, wrote to the Director General of Gazprom Alexey
Miller: "Taking into account your height, a plea for mercy on your
part could benefit people imprisoned and allow the energy industry as a whole
have a more constructive and transparent dialogue with all stakeholders.
"Finnish President Shell, for its part, has publicly called for the
release of the Finnish environmental activist organization. Speaking to BNP
Paribas, Greenpeace was rather a shareholder since it holds 0.06% stake in
the Russian company and manages several million bond issued by Gazprom.
Respect
of the Global Compact
Pacte Mondial Greenpeace, a
strong commitment of these groups is all the more necessary that they all
signed, with the exception of Air Liquide, the Global Compact of the United
Nations.
The first
principle of this agreement states: "Respect for human rights is not
only governments and states (...) As part of their commitment vis-à-vis the
Global Compact, companies are required enforce human rights both in the
workplace and, more broadly, within their sphere of influence. "The second principle
of the Covenant discusses the concept of complicity in violations of human
rights and states:" Finally, there is so silent complicity, while not
directly contribute to violations of human rights, do not encourage it, and
while not benefiting from abuses by others, the company in question is silent
in the face of flagrant violations of human rights. "
For Frédéric
Amiel, Campaigner for Greenpeace France, "This case is an opportunity
to test the commitment of these companies, who recall their values in each
annual report. Here
we have an emergency to check their bona fides. " For the NGOs,
these large companies have the capacity to enforce international human rights. Greenpeace hopes
that they will use their financial power to influence Gazprom, the majority
shareholder and therefore the Russian state. Added to
traditional diplomacy led by the French government, the commercial pressure
could cause the Kremlin to soften its position.
For now, call
Greenpeace soon be heard. Total only
responded positively to the request of the NGO, and a meeting is planned soon. However, Air
Liquide and BNP Paribas have informed Greenpeace that they had no influence
on this case. Lazard Brothers
and GDF Suez said in a meeting thinking, while the letter to Renault went
unheeded.
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