Europe 1 le 22 janvier 2014
Davos :
La France n’est pas une cause perdue
MY : Martial You
BP : Benoit Potier
MY Bonsoir, Benoit Potier. Alors, on dit que ce
Davos 2014 , c’est le Davos de la relance, de la reprise, d’une forme d’optimisme retrouvé. Est-ce que vous,
vous êtes optimiste ?
BP Toujours. Je suis toujours optimiste. Alors,
est-ce que Davos est d’un optimisme retrouvé ? Probablement. Par contre,
la nature de cette croissance en particulier dans l’industrie est en train de
changer. La grande question qui se pose à nous, c’est de savoir est-ce que nous
serons capables de créer un monde avec une industrie sophistiquée avancée et
avec suffisamment d’emplois.
MY Et votre sentiment à cette question, on est
prêts ou pas ?
BP Mon sentiment, c’est qu’on a fait beaucoup
de choses. Nous avons en Europe, un point de départ qui est formidable.
Ceci étant, nous avons aussi nos inquiétudes quand on projette par exemple, on
voit qu’on manquera d’ingénieurs en Europe alors que nous aurons beaucoup,
beaucoup besoin de ces compétences et notamment en Europe.
MY Et la France, alors, revenons à nos
préoccupations à nous. J’ai envie de dire qu’ici, elle est un petit peu
oubliée, voir marginalisée. C’est une cause perdue, la France ?
BP Non, la France n’est certainement pas une
cause perdue. La France est un grand pays d’Europe. Nous sommes présents avec
un certain nombre de participants ici à Davos et je crois qu’il y a en France
beaucoup de choses qui sont en train de changer. Alors, ce n’est pas uniquement
ce qui s’est passé, il y a quinze jours, trois semaines (annonce par François
Hollande du pacte de responsabilité). Je crois qu’il y a eu une prise de
conscience qui est bonne pour la France si encore une fois, nous arrivons à
mettre en œuvre ce qui a été annoncé, on peut arriver à un gagnant /
gagnant.
MY Un dernier mot des Etats-Unis, puisqu’ ils
repartent mais on le sait grâce à un coût de l’énergie lié au gaz de schiste,
c’est évidemment dans le secteur de l’Air Liquide puisque vous y travaillez
aussi. Vous êtes sur les nouvelles technologies notamment pour remplacer les
polluants, les solvants, par du gaz. Vous, vous dites, quand on voit
l’atout que ça représente aujourd’hui
pour les Etats-Unis le gaz de schiste, ce serait quand même bien qu’on y aille aussi
en France ?
BP Ce test est important. Il faut savoir si
nous avons des réserves. Si nous n’en avons pas, le problème est réglé. Si nous
en avons, je crois qu’il faudrait qu’on puisse le savoir. Il faudrait aussi
utiliser les techniques les moins dommageables possibles pour l’environnement. Il
y a de la recherche qui est faite. Air Liquide participe à ces domaines plutôt
aux Etats-Unis. Donc moi je serais favorable à ce qu’on puisse faire les essais
sur le territoire français quitte à ce qu’en suite on prenne le temps de mettre
en œuvre l’exploitation.
Vous parlez d’énergie. C’est
évidemment un facteur important pour les grandes entreprises comme les nôtres. Il
y a aussi les nouvelles énergies. Il y a
tout le débat de la transition énergétique en France et la capacité que nous
aurons à mettre sur le marché de nouvelles technologies. Ce que nous disons, nous
les industriels, c’est qu’il faut traiter le sujet de façon globale, on ne peut
pas imposer des règles sur l’environnement indépendamment des industries ou de
l’énergie et il faut aussi réinjecter de la croissance. C’est-à-dire qu’il faut
intégrer tous les facteurs et avoir des politiques plus globales de façon à
favoriser l’environnement pour le développement du business.
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