Le plan de
relance des INVESTISSEMENTS de
315 milliards d’euros promis par le président de la Commission européenne,
Jean-Claude Juncker a obtenu, mardi, un feu vert définitif des ministres des
Finances de l’Union. Reste à obtenir le vote du Parlement européen,
codécisionnaire pour la création du nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) .
Le vice-président de la Commission, Jyrki Katainen, a espéré que le dialogue
avec les eurodéputés, qui doivent arrêter leur position le 20 avril,
permettra d’aller vite pour conclure cet été. Rien n’est moins sûr, certains
partis songeant déjà à prendre en otage ce projet et d’en faire une monnaie
d’échange contre d’autres projets de loi.
Dans l’immédiat, les
Etats ont entériné la structure de direction du FEIS sans trop de difficulté, à
la grande satisfaction de la Commission européenne. C’était l’une de ses
obsessions : éviter de politiser le projet, de peur de faire fuir les
investisseurs privés. Après quelques hésitations, les ministres des Finances
des 28 ont accepté que le choix des projets qui bénéficieront de la garantie du
fonds soit entre les mains d’un comité de huit experts, nommés pour leur
compétence par la BEI et la Commission. Quant aux orientations stratégiques
d’investissements, elles seront fixées par un conseil de direction composé de
membres de la BEI et de la Commission.
Flou sur le contenu
Le prix à payer pour
cette indépendance est toutefois élevé : aucun Etat membre ne souhaite apporter
des capitaux au FEIS, comme espéré lors du lancement du projet. Malgré la
promesse de les déduire du calcul des déficits publics. Le FEIS n’aura donc que
21 milliards d’euros, à raison de 5 milliards versés par la BEI et
18 milliards par le budget européen. Jyrki Katainen s’est pourtant réjoui
des promesses faites par les Etats de mobiliser leurs banques publiques pour
cofinancer des projets nationaux. Mardi, l’Italie a promis 8 milliards
d’euros d’aide aux projets italiens qui seraient retenus, par l’intermédiaire
de sa banque nationale ad hoc. La France avait aussi annoncé 8 milliards
de financements à travers la Caisse des Dépôts et la Banque publique
d'investissement (BPI), soit le même montant que l’Allemagne, tandis que
l’Espagne a proposé 1,5 milliard. « C’est un bon point de départ,
cela va nous aider à atteindre l’effet de levier souhaité pour aller vers les
315 milliards », a déclaré Jyrki Katainen.
Reste à définir
l’essentiel : quels sont les projets « risqués » que va financer le fonds ? De
passage à Bruxelles, le président d’Air Liquide, Benoît Potier, président du club des grandes entreprises
européennes ERT, a salué un projet qui « va dans la bonne direction »,
tout en s’inquiétant du flou sur le contenu : « Nous voulons savoir
quels projets sont prioritaires ; il faut une stratégie, pas une
déclaration de bonnes intentions ». La liste de 2.000
projets envoyés à l’automne par les Etats à la BEI « est bien la preuve
de l’absence de vision stratégique pour le moment », a-t-il ironisé.
Les Echos 10/03/2015
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